- optimisme
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1 ♦ Philos. Doctrine selon laquelle le monde est le meilleur et le plus heureux possible. « Candide ou l'Optimisme », roman de Voltaire (1758), consacré à la réfutation de cette doctrine.2 ♦ (1788) Vieilli Tournure d'esprit qui dispose à prendre les choses du bon côté, en négligeant leurs aspects fâcheux. Un optimisme béat. « Le pessimisme est d'humeur; l'optimisme est de volonté » (Alain).3 ♦ Mod. Impression, sentiment de confiance heureuse, dans l'issue, le dénouement favorable d'une situation particulière. « le vent était plutôt à l'optimisme » (Martin du Gard). Envisager la situation avec optimisme (⇒ positiver) . Iron. J'aimerais partager votre bel optimisme.⊗ CONTR. Pessimisme.Contraires :Confiance dans l'issue favorable d'une situationSynonymes :- espoirContraires :optimismen. m.d1./d PHILO Système philosophique, développé partic. par Leibniz, selon lequel le monde est le meilleur possible, le mal n'y ayant de sens qu'en fonction du bien. Voltaire a fait dans "Candide" la satire de l'optimisme.d2./d Cour. Attitude consistant à voir le bon côté des choses. Optimisme béat.|| Espérance confiante. Nouvelle qui incite à l'optimisme. Ant. pessimisme.⇒OPTIMISME, subst. fém.Anton. pessimisme.A. —PHILOS. Doctrine qui soutient que Dieu étant parfait, tout est nécessairement pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles (optimisme absolu), et plus généralement que, dans le monde, le bien l'emporte sur le mal, ou que le mal n'y a de sens qu'en fonction du bien (optimisme relatif). L'optimisme des stoïciens, de Spinoza; l'optimisme absolu de Leibniz; l'optimisme relatif de Fénelon; partisans de l'optimisme. Leibnitz, après avoir annoncé, au commencement du siècle dernier, la révolution qui en menaçoit la fin, dit: «Tout, à la fin, doit tourner pour le mieux» (...). Voltaire a ridiculisé cet optimisme qu'il n'a pas compris, parce qu'il a appliqué à l'homme ce qu'il ne faut entendre que de la société (BONALD, Législ. primit., t.1, 1802, p.328). [Le] principe familier de l'optimisme: (...) l'ordre du monde ne peut être connu et jugé comme tel que dans le tout; (...) les maux particuliers sont des conséquences nécessaires d'une loi générale qui est le bien même (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, 1864, p.189).♦Optimisme chrétien:• 1. OEuvre d'un Dieu bon, le monde ne saurait s'expliquer comme le résultat d'une erreur initiale, d'une chute, d'une ignorance ou d'une défection quelconques. Bien plus, Irénée comprend et dit très clairement que l'optimisme chrétien est une suite nécessaire de l'idée chrétienne de création. Un Dieu bon (...) ne souffre aucune cause intermédiaire et par conséquent inférieure entre lui et son oeuvre. Comme il en est le seul auteur, il en assume la pleine responsabilité. Et il le peut, car elle est bonne...GILSON, Espr. philos. médiév., 1931, p.113.B. —[À propos d'une pers.]1. Disposition d'esprit qui consiste à voir le bon côté des choses, à trouver que tout est pour le mieux, à ne pas s'inquiéter des embarras présents et à bien augurer de l'avenir. Synon. contentement, satisfaction. Optimisme béat, stupide; tempérament porté à l'optimisme. Il n'avait rien du découragement et de la morosité de l'âge avancé. (...) Il ne voyait que le côté favorable des choses et des caractères. (...) Optimisme vivant, sa philosophie (...) était celle du dix-huitième siècle, tempérée par un grand sentiment de la Providence (LAMART., Nouv. confid., 1851, p.103). J'ai vécu dans l'optimisme. (...) Cet état d'intuition joyeuse, de confiance active, qui m'a perpétuellement soulevé et soutenu (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p.965):• 2. Chez l'individu vraiment supérieur, cet optimisme est calme, mesuré, comme une sorte de puissance de fond, de confiance en la bonté et en l'ordre de ce qui est, qui n'exclut ni la sensibilité du coeur ni le sens dramatique de la vie. L'optimisme bon-garçon de l'émotif-actif-primaire (...) est déjà de moindre qualité.MOUNIER, Traité caract., 1946, p.269.2. [Dans une circonstance partic.] Confiance dans l'issue, le dénouement favorable d'une situation inquiétante, embarrassante. Synon. espoir. Inspirer l'optimisme; porter à l'optimisme; attendre avec optimisme qqc.; partager l'optimisme de qqn. Pendant les semaines de vacances le succès du concours général avait allumé en lui un feu de paille d'optimisme (MALÈGUE, Augustin, t.1, 1933, p.107). Tout ce qu'un gaillard comme Sénac pouvait rêver dans ses moments d'optimisme (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p.103). V. collapsus ex. de Hugo.Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1737 «doctrine philosophique qui soutient que tout ce qui existe est le mieux possible» (Memoires de Trévoux, p.207 [à propos des Essais de Théodicée de Leibnitz]); 2. 1788 «disposition à prendre les choses du bon côté» (COLLIN D'HARLEVILLE, L'Optimiste, II, 7 ds LITTRÉ). Dér. sav. de l'adj. lat. optimus «le meilleur» (superl. de bonus «bon»); suff. -isme. Fréq. abs. littér.:440. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 79, b) 182; XXe s.: a) 699, b) 1284.
optimisme [ɔptimism] n. m.❖1 Philos. Doctrine selon laquelle le monde est le meilleur et le plus heureux possible.♦ REM. D'abord appliqué au système de Leibniz, ce terme a ensuite été étendu aux doctrines les plus diverses, pour lesquelles le mal n'a pas d'existence réelle. || L'optimisme des stoïciens, de Spinoza.♦ Littér. || Candide ou l'Optimisme, roman de Voltaire (1758), consacré à la réfutation de cette doctrine.1 Si tout ce qui existe est bien, il n'y faut rien changer, il ne faut pas vouloir retoucher l'œuvre de Dieu, ce grand artiste (…) L'optimisme béat est un état analogue à celui de l'esclave qui se trouve heureux, du malade qui ne sent pas son mal (…)J.-M. Guyau, Esquisse d'une morale…, Introd., I, I.2 Le concours des êtres, leur harmonie, ne sont-ils pas la preuve évidente du gouvernement providentiel ? Naturellement, les sceptiques ont fait valoir contre cet optimisme théologique les arguments habituels (…) Pour les combattre… (les stoïciens) n'ont eu (…) qu'à reprendre les arguments de Platon et d'Aristote. Le mal n'est qu'illusion, dissonance nécessaire, dans un ensemble qui est évidemment le meilleur.A. Rivaud, les Grands Courants de la pensée antique, VI, p. 173.2 (1788). Cour. Tournure d'esprit qui dispose à prendre les choses du bon côté, en négligeant leurs aspects fâcheux. || Tempérament porté à l'optimisme. ⇒ Optimiste (→ Mélange, cit. 14). || Un optimisme stupide, béat.3 Bernardin de Saint-Pierre (…) est atteint de cette philanthropie et de cet optimisme assaisonné de misanthropie, qui à la fois s'exagère la bonté de l'homme naturel et la bienfaisance de la nature et s'en prend d'un ton aigre-doux à la société et à l'histoire.Sainte-Beuve, Chateaubriand…, t. I, p. 174.4 L'optimisme m'est toujours apparu comme l'alibi sournois des égoïstes, soucieux de dissimuler leur chronique satisfaction d'eux-mêmes. Ils sont optimistes pour se dispenser d'avoir pitié des hommes, de leur malheur.Bernanos, les Grands Cimetières sous la lune, p. 25.3 (XIXe). Impression, sentiment de confiance heureuse, dans l'issue, le dénouement favorable d'une situation particulière (⇒ Euphorie). || Je voudrais pouvoir partager votre optimisme (Académie). || Envisager la situation avec optimisme. || Amélioration (cit. 2) qui inspire l'optimisme, porte à l'optimisme. || Se trouver dans un état (cit. 19) d'optimisme. || Médicament qui incite à l'optimisme. ⇒ Euphorisant.5 (…) le vent était plutôt à l'optimisme. On attendait sans trop d'inquiétude la réponse à l'ultimatum.Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 137.6 Dans le même temps (…) des signes spontanés d'optimisme se manifestèrent. C'est ainsi qu'on enregistra une baisse sensible des prix (…) On assistait donc à un phénomène purement moral, comme si le recul de la peste se répercutait partout (…) l'optimisme gagnait ceux qui vivaient auparavant en groupes et que la maladie avait obligés à la séparation.Camus, la Peste, p. 293.❖CONTR. Pessimisme.DÉR. (Du même rad.) Optimiste.
Encyclopédie Universelle. 2012.